Sanctions Administratives et Pénales en Matière de Sécurité Routière

Le non-respect des règles de sécurité routière peut entraîner deux types de sanctions : administratives et pénales

Fiche synthèse : Sanctions Administratives et Pénales en Matière de Sécurité Routière

Mise en contexte

Le non-respect des règles de sécurité routière peut entraîner deux types de conséquences juridiques :

  1. Des mesures administratives, décidées par l’autorité préfectorale, souvent à titre conservatoire ou préventif. On parle parfois de "sanctions administratives", mais ce ne sont pas des peines au sens pénal.
  2. Des sanctions pénales, décidées par un juge et appliquées aux infractions les plus graves.

Ces sanctions visent à protéger les usagers de la route et à dissuader les comportements dangereux.


1. Mesures Administratives

⚠️ À noter : Ce que l’on appelle couramment « sanctions administratives » sont en réalité des mesures décidées par le préfet, à titre conservatoire ou préventif. Elles peuvent restreindre temporairement le droit de conduire, sans être punitives, sans amende, et sans intervention d’un juge. Leur objectif est de protéger les usagers, pas de sanctionner.

1.1 Retrait de points

  • Permis à 12 points, sauf en période probatoire (6 points au début).
  • Retrait de points selon la gravité de l’infraction (ex. : -3 points pour un excès de vitesse de 30 km/h).
  • Récupération automatique possible :
    • Après 6 mois, 2 ans ou 3 ans sans infraction, selon les cas.
    • Par stage de sensibilisation à la sécurité routière (jusqu’à 4 points récupérés, une fois par an).

1.2 Rétention Administrative du Permis

  • Décision immédiate des forces de l’ordre.
  • Durée maximale : 72 heures.
  • Situations concernées :
    • Alcoolémie ≥ 0,8 g/L de sang
    • Conduite sous stupéfiants
    • Dépassement de plus de 40 km/h avec interception
    • Accident grave avec suspicion d’infraction
  • À l’issue de la rétention : restitution ou suspension administrative.

1.3 Suspension Administrative du Permis

  • Décidée par le préfet, pour une durée maximale de 6 mois (1 an en cas d’accident grave).
  • Infractions concernées : alcool, stupéfiants, excès de vitesse ≥ 50 km/h, délit de fuite.
  • Non-respect = 2 ans de prison + 4 500 € d’amende.

1.4 Invalidation du Permis

  • Perte totale des points = permis invalide.
  • Notification par courrier recommandé (lettre 48SI).
  • Interdiction de conduire pendant 6 mois.
  • Nécessité de repasser le code (et la conduite si en période probatoire).

2. Sanctions judiciaires : contraventions et délits

2.1 Nature et hiérarchie des infractions

  • Les infractions au Code de la route sont jugées par des juridictions pénales :

    • Tribunal de police : contraventions.
    • Tribunal correctionnel : délits.
  • Elles se répartissent en deux grandes catégories :

    • Les contraventions : infractions les plus courantes et moins graves.
    • Les délits : infractions graves, jugées par un juge, passibles de prison.

2.2 Les contraventions (classes 1 à 5)

Les contraventions sont classées par gravité croissante, de la 1ère à la 5ᵉ classe.

Classe Exemple d’infraction Amende maximale Autres sanctions possibles
1ère Stationnement gênant 38 € Aucune
2ᵉ Absence de ceinture 150 € Parfois stage
3ᵉ Téléphone au volant (selon cas) 450 € -3 points
4ᵉ Excès < 50 km/h 750 € -3 points, suspension possible
5ᵉ Excès > 50 km/h 1 500 € (3 750 € en récidive) -6 points, suspension, immobilisation

🔎 À noter :

  • Les contraventions de 1ʳᵉ à 4ᵉ classe sont généralement traitées par amende forfaitaire, sans passage devant le juge.
  • En revanche, les contraventions de 5ᵉ classe sont toujours jugées par le tribunal de police, car elles ne relèvent pas du système forfaitaire.
  • Dans ce cas, le juge peut prononcer des peines plus lourdes, comme l’immobilisation du véhicule ou une suspension de permis.
  • Certaines contraventions peuvent entraîner un retrait de points.
  • À partir de la 4ᵉ classe, une suspension de permis est possible.

2.3 Les délits routiers

Ce sont des infractions graves : alcool, drogue, refus d’obtempérer, etc.

Délit Exemple Risques encourus
Alcool ≥ 0,8 g/L Conduite sous alcool Amende, prison, suspension
Stupéfiants THC, cocaïne… Idem, + stage obligatoire
Refus d’obtempérer Refus de contrôle Prison, annulation possible
Délit de fuite Après accident Tribunal, peine lourde
Homicide involontaire Accident avec victime Jusqu’à 10 ans de prison
Peines encourues

Peines principales :

  • Amendes lourdes (jusqu’à plusieurs milliers d’euros).
  • Prison (ferme ou avec sursis).
  • Suspension ou annulation judiciaire du permis.

Peines complémentaires :

  • Travaux d’intérêt général (TIG).
  • Confiscation du véhicule.
  • Stage de sensibilisation.
  • Interdiction temporaire de conduire certains véhicules.
  • Éthylotest antidémarrage (EAD).

2.4 Explications des sanctions sur le permis : suspension, annulation, invalidation

Terme Qui décide ? Quand ? Effet
Suspension Préfet (administrative) ou juge (judiciaire) Infraction grave Interdiction temporaire
Annulation Uniquement le juge Délit grave ou récidive Permis détruit, tout à repasser
Invalidation Automatique par l’État (lettre 48SI) Solde de points à 0 Repasser le code (+ conduite si probatoire)

🔍 À bien distinguer :

  • Annulation = pénale (juge).
  • Invalidation = administrative (points).

4. Cas d'école :

Situation Infractions Type(s) de sanction Sanctions possibles
Permis probatoire (6 points) – Alcool 0,15 mg/l d'air expiré Dépassement du seuil de 0,10 mg/l autorisé en probatoire Les deux (administrative : rétention/suspension ; pénale : amende, convocation tribunal) Retrait de 6 points → invalidation, rétention 72h, suspension préfectorale, stage obligatoire, amende, convocation au tribunal
Probatoire, reste 3 points – Vitesse 120 km/h sur autoroute Excès de vitesse de 10 km/h (limite 110 km/h pour probatoire) Administrative (retrait de points), Pénale (contravention de 3ᵉ classe) Contravention 3ᵉ classe, -1 point, amende 68 € (minorée 45 €, majorée 180 €)
Probatoire, 6 points – Alcool 0,10 mg/l + stupéfiants Alcoolémie illégale + conduite sous stupéfiants Les deux (administrative : suspension ; pénale : délit) Délit, retrait 6 points → invalidation, rétention 72h, suspension préfectorale + judiciaire, convocation au tribunal, amende, stage, peine complémentaire
Permis confirmé, 8 points – Contrôle routier : téléphone en main et pneus usés au-delà de la limite Usage du téléphone tenu en main (4ᵉ classe) + défaillance technique majeure (pneus usés < 1,6 mm) Pénales (contravention), Administratives (mise en conformité possible, immobilisation) -3 points pour téléphone, amende 135 €, immobilisation possible (R325-1), obligation de changer les pneus
Permis confirmé, 12 points – Stationnement gênant + papiers non présentés + outrage à agent Contravention + défaut temporaire + délit Les deux (administrative : retrait de points ; pénale : outrage à agent) Amende stationnement (38 €), non-présentation : 11 € si non régularisé, outrage : délit → tribunal, amende jusqu’à 7 500 €, prison possible
Permis confirmé – Recul en marche arrière au péage (il lui reste 3 points) Circulation en marche arrière sur autoroute (interdit – art. R412-19) Les deux (administrative : invalidation, pénale : délit) Retrait de 4 points → invalidation immédiate (lettre 48SI), interdiction de conduire pendant 6 mois, convocation au tribunal pour le délit, amende, stage obligatoire
Permis probatoire (6 points) – Refus de priorité à un piéton engagé Non-respect de la priorité à un usager vulnérable Administrative (invalidation), Pénale (contravention) Retrait de 6 points → invalidation immédiate du permis, lettre 48SI, interdiction de conduire 6 mois, repasser le code et la conduite, stage possible, amende 135 €
Permis confirmé – Refus de se soumettre à un contrôle stupéfiants Refus d’obtempérer Les deux (administrative : rétention/suspension ; pénale : refus de se soumettre) Délit : suspension administrative immédiate, convocation tribunal, amende jusqu’à 4 500 €, 2 ans de prison, annulation judiciaire possible
Permis confirmé – Excès de vitesse de +50 km/h Vitesse excessive Les deux (administrative : suspension immédiate ; pénale : contravention de 5ᵉ classe) Contravention 5ᵉ classe, -6 points, suspension immédiate, amende jusqu’à 1 500 € (3 750 € si récidive), véhicule immobilisé

1. Retraits de points

  • Quoi ? Une perte de points sur ton permis après une infraction.
  • Qui décide ? Automatique (par l’État via le fichier national).
  • Effet ? Si tu arrives à 0 point = ton permis est invalidé.
  • Type ? Sanction administrative.

💡 Ce n’est PAS un retrait du permis lui-même, mais une perte de points. À ne pas confondre avec les autres.
💡 Il s’agit d’une mesure administrative automatique, et non d’une peine prononcée par un juge.

2. Rétention du permis

  • Quoi ? Les forces de l’ordre te prennent ton permis immédiatement, sur place.
  • Durée ? Maximum 72 heures.
  • Quand ? Par exemple : alcool ≥ 0,8 g/L, stupéfiants, excès > 40 km/h avec interception.
  • Type ? Mesure administrative et préventive.

💡 Ce n’est qu’un retrait temporaire. Ensuite, le préfet peut décider d’une suspension.

3. Suspension du permis

  • Quoi ? Tu n’as plus le droit de conduire pendant une durée donnée.
  • Qui décide ?
  • Le préfet → Suspension administrative (6 mois max, 1 an si accident grave).
  • Le juge → Suspension judiciaire (3 ans, jusqu’à 10 ans dans les cas graves).
  • Quand ? Alcool, stupéfiants, vitesse, délit de fuite, etc.

💡 Tu dois attendre la fin de la suspension pour conduire à nouveau (sauf si ton permis est annulé ou invalidé entre-temps).

4. Annulation du permis

  • Quoi ? Ton permis n’existe plus juridiquement.
  • Qui décide ? Un juge (jamais le préfet).
  • Quand ? Délits graves : récidive alcool ou stupéfiants, refus de se soumettre, homicide involontaire, etc.
  • Effet ? Tu dois tout repasser (code + conduite), après un délai imposé par le juge.

💡 C’est la sanction la plus lourde. C’est pénal.

5. Invalidation du permis

  • Quoi ? Tu as perdu tous tes points → ton permis devient invalide.
  • Qui décide ? L’État (lettre 48SI envoyée automatiquement).
  • Quand ? Quand ton solde de points tombe à zéro.
  • Effet ? Tu dois repasser le code (et la conduite si tu étais probatoire).
  • Durée d’interdiction ? 6 mois (1 an en cas de récidive).

💡 C’est administratif, pas une décision de justice.

5. Objectifs des Sanctions

  • Dissuasion : réduire les comportements à risque.
  • Responsabilisation : encourager une conduite prudente.
  • Prévention : éviter la récidive par des stages et formations.
  • Protection des usagers vulnérables.

📌 À retenir : Les sanctions, qu’elles soient administratives ou pénales, sont un outil essentiel de la sécurité routière. Elles ne sont pas une simple punition, mais un moyen de préserver des vies. 🚗⚠️

Afficher les questions avec réponses

Le permis de conduire est doté de 12 points dès sa délivrance.

  • Faux
  • Vrai

Le permis est doté de 6 points en période probatoire, puis passe à 12 points après cette période si aucune infraction n’est commise.

Quelles infractions peuvent entraîner une rétention administrative du permis ?

  • Dépassement de 20 km/h sans interception
  • Alcoolémie ≥ 0,8 g/L de sang
  • Stationnement gênant
  • Conduite sous stupéfiants

La rétention administrative (72h max) concerne des infractions graves comme l’alcoolémie ≥ 0,8 g/L, les stupéfiants ou un dépassement > 40 km/h avec interception, mais pas un simple stationnement ou un petit excès de vitesse.

La suspension administrative du permis peut durer jusqu’à 1 an dans tous les cas.

  • Faux
  • Vrai

La suspension administrative dure 6 mois maximum, sauf en cas d’accident grave où elle peut atteindre 1 an.

En cas d’invalidation du permis, que doit-on faire pour le récupérer ?

  • Attendre 3 ans sans rien faire
  • Suivre un stage obligatoire payant
  • Repasser le code de la route
  • Payer une amende de 1 500 €

Après une invalidation (perte totale des points), il faut repasser le code, et la conduite si en période probatoire, après 6 mois d’interdiction.

Quelle est la sanction pour non-respect d’une suspension administrative ?

  • 150 € d’amende seulement
  • Confiscation immédiate du véhicule
  • Retrait de 6 points
  • 2 ans de prison et 4 500 € d’amende

Le non-respect d’une suspension administrative est puni de 2 ans de prison et 4 500 € d’amende, mais pas d’un simple retrait de points ou d’une confiscation immédiate.

Une contravention de 3ᵉ classe entraîne toujours un retrait de points.

  • Vrai
  • Faux

Une contravention de 3ᵉ classe n’entraîne pas toujours un retrait de points. Certaines le font (ex. : écouteurs), d'autres non.

Quelles infractions relèvent des contraventions de 5ᵉ classe ?

  • Stationnement gênant
  • Absence de ceinture
  • Excès de vitesse > 50 km/h
  • Téléphone au volant

Les contraventions de 5ᵉ classe concernent des infractions graves comme un excès de vitesse > 50 km/h (1 500 € max), mais pas le téléphone (3ᵉ classe), la ceinture (2ᵉ classe) ou le stationnement (1ère classe).

Combien de temps faut-il pour récupérer automatiquement ses points après une infraction ?

  • 6 mois sans infraction
  • 3 ans sans infraction
  • 1 an après un stage
  • Immédiatement après une amende

Les points se récupèrent automatiquement après 3 ans sans infraction, ou plus rapidement via un stage de sensibilisation.

Les délits routiers sont jugés par un tribunal correctionnel.

  • Faux
  • Vrai

Les délits routiers, comme la conduite sous stupéfiants ou le délit de fuite, sont jugés par un tribunal correctionnel.

Quelle est la peine maximale pour un homicide involontaire aggravé ?

  • 10 ans de prison
  • 1 500 € d’amende
  • 5 ans de prison
  • 6 mois de suspension

Un homicide involontaire aggravé, qualifié de délit aggravé (et non un crime en droit français), peut entraîner jusqu’à 10 ans de prison.

Quelles sont des peines complémentaires possibles pour un délit routier ?

  • Augmentation du nombre de points
  • Suspension judiciaire du permis
  • Confiscation du véhicule
  • Travaux d’intérêt général

Les peines complémentaires incluent la suspension ou l’annulation du permis, des TIG, ou la confiscation du véhicule, mais jamais une augmentation de points.

L’annulation du permis est toujours décidée par le préfet.

  • Vrai
  • Faux

L’annulation est décidée par un juge (sanction pénale), contrairement à l’invalidation, qui est administrative et décidée par le préfet.

Quel est l’objectif principal des sanctions routières ?

  • Augmenter les recettes de l’État
  • Réduire le nombre de permis délivrés
  • Dissuader les comportements dangereux
  • Punir sans chercher à prévenir

Les sanctions visent à dissuader, responsabiliser et prévenir la récidive, pas seulement à punir ou à générer des revenus.

Une contravention de 4ᵉ classe peut entraîner un retrait de points.

  • Faux
  • Vrai

Une contravention de 4ᵉ classe, comme un excès de vitesse < 50 km/h, entraîne un retrait de 3 points et une amende maximale de 750 €.

Quelles infractions peuvent mener à une annulation judiciaire du permis ?

  • Délit de fuite
  • Récidive de conduite sous alcool
  • Absence de clignotant
  • Excès de vitesse < 30 km/h

L’annulation judiciaire concerne des délits graves comme la récidive sous alcool ou le délit de fuite, pas des infractions mineures comme un excès léger ou un oubli de clignotant.

Quelles infractions relèvent des contraventions de 1ère ou 2ᵉ classe ?

  • Excès de vitesse de 40 km/h
  • Téléphone au volant
  • Stationnement gênant
  • Absence de ceinture de sécurité

Les contraventions de 1ère classe incluent le stationnement gênant (38 € max), et celles de 2ᵉ classe l’absence de ceinture (150 € max). L’excès de vitesse de 40 km/h (4ᵉ classe) et le téléphone au volant (3ᵉ classe) sont plus graves.

Que permet un stage de sensibilisation à la sécurité routière ?

  • Éviter une suspension administrative
  • Obtenir un nouveau permis immédiatement
  • Annuler une contravention de 5ᵉ classe
  • Récupérer des points sur son permis

Un stage de sensibilisation permet de récupérer des points (jusqu’à 4), mais il n’empêche pas une suspension, n’annule pas une contravention, et ne remplace pas un permis invalidé ou annulé.