Arrêt, Stationnement et Immobilisation

Connaitre les règles d' arrêt, de stationnement et d' immobilisation

Fiche synthèse : Arrêt, Stationnement et Immobilisation

Préambule

Les règles d'arrêt et de stationnement constituent un pilier essentiel de la sécurité routière et de la fluidité urbaine. Si elles peuvent sembler contraignantes, elles répondent à des enjeux majeurs : en 2024, près de 2 000 accidents corporels impliquant des cyclistes sont liés à des situations de stationnement dangereux ou gênant, notamment l'ouverture intempestive de portières qui représente 2,9 % des chutes de cyclistes selon l'Institut français des sciences et technologies des transports (IFSTTAR). Au-delà de la sécurité, le stationnement anarchique peut entraver l'accessibilité des personnes à mobilité réduite, bloquer les services d'urgence et dégrader la qualité de vie en milieu urbain. Cette fiche expose les définitions réglementaires, les règles applicables selon les lieux, et les sanctions prévues par le Code de la route.


Définitions essentielles : Arrêt, Stationnement et Immobilisation

Le Code de la route (article R110-2) établit trois notions distinctes qu'il convient de maîtriser pour comprendre les obligations du conducteur :

Notion Définition Caractéristiques
Arrêt Immobilisation momentanée du véhicule Le conducteur reste au volant ou à proximité immédiate pour pouvoir dégager rapidement. Limité à l'embarquement/débarquement de passagers ou au chargement/déchargement d'objets.
Stationnement Immobilisation qui ne remplit pas les conditions de l'arrêt Le conducteur s'éloigne du véhicule ou l'immobilisation dépasse le temps nécessaire aux opérations d'arrêt.
Immobilisation Arrêt non volontaire dicté par la sécurité Résulte d'une contrainte : panne mécanique, malaise du conducteur, accident, embouteillage imposé.

Cette distinction est cruciale car les règles et sanctions diffèrent selon la nature de l'immobilisation. Par exemple, s'arrêter brièvement sur une Bande d'arrêt d'urgence (BAU) pour déposer un passager constitue une infraction, alors qu'une immobilisation pour panne y est autorisée.


Règles générales de stationnement selon l'environnement

En agglomération (article R417-1)

Le stationnement en zone urbaine répond à des règles précises visant à préserver la fluidité et la sécurité. Le conducteur doit se garer dans le sens de la marche, au plus près du trottoir ou de l'accotement. Sur une chaussée à double sens, le stationnement est autorisé uniquement côté droit. En revanche, sur une voie à sens unique, le stationnement est possible des deux côtés de la chaussée, sous réserve de respecter la signalisation locale.

Le stationnement sur l'accotement n'est autorisé que si celui-ci est spécialement aménagé à cet effet (marquage au sol, signalisation). Dans le cas contraire, l'accotement reste réservé aux piétons et aux situations d'urgence.

Hors agglomération (article R417-4)

Sur les routes hors agglomération, la règle est stricte : le stationnement doit s'effectuer exclusivement sur l'accotement droit dans le sens de la marche. Si aucun accotement n'est disponible ou praticable, le stationnement sur la chaussée est interdit, sauf en cas d'urgence avérée (panne, malaise). Cette règle vise à éviter les collisions arrière, particulièrement dangereuses sur les routes à vitesse élevée.

Précautions obligatoires lors du stationnement (R417-7 à R416-12)

Stationner un véhicule ne se limite pas à immobiliser le véhicule ; plusieurs précautions réglementaires s'imposent :

  • Signaler son intention en activant les clignotants et en ralentissant progressivement
  • Vérifier l'environnement avant de se garer (angles morts, cyclistes, piétons)
  • Ne jamais ouvrir une portière sans s'assurer de l'absence d'usagers vulnérables (article R417-7) — une négligence qui cause chaque année des dizaines d'accidents graves
  • Allumer les feux de position la nuit ou par visibilité insuffisante (R416-12) sur les voies non éclairées
  • Limiter la durée : un véhicule ne peut rester stationné au même endroit plus de 7 jours consécutifs (R417-12), au-delà desquels il est considéré comme un stationnement abusif

Stationnement unilatéral à alternance semi-mensuelle

Dans certaines communes, le stationnement change de côté deux fois par mois pour faciliter le nettoyage des voies et améliorer la fluidité. Ce système, dit « alterné semi-mensuel », fonctionne selon un calendrier précis :

  • Du 1er au 15 du mois : stationnement autorisé côté des numéros impairs
  • Du 16 au dernier jour du mois : stationnement autorisé côté des numéros pairs

Le changement de côté s'effectue le dernier jour de chaque période, entre 20h30 et 21h00. Les conducteurs disposent donc de 30 minutes pour déplacer leur véhicule. Le non-respect de cette règle expose à une amende de 35 € (contravention de 2ᵉ classe).

📌 À noter : Ce système n'est pas généralisé en France. Il concerne principalement certaines grandes villes (Paris, Lyon, Marseille) et communes qui l'ont instauré par arrêté municipal.


Signalisation relative au stationnement

La compréhension de la signalisation est essentielle pour éviter les infractions. Plusieurs types de marquages et panneaux coexistent :

Signalisation Signification Portée
Panneau d'interdiction d'arrêt et de stationnement Interdiction totale sur chaussée et accotement Ni arrêt ni stationnement autorisés
Panneau d'interdiction de stationner Stationnement interdit mais arrêt toléré Embarquement/débarquement possible
Panneau de zone Interdiction ou limitation valable sur toute une zone S'applique jusqu'au panneau de fin de zone
Ligne jaune continue Interdiction d'arrêt et de stationnement Aucune immobilisation volontaire autorisée
Ligne jaune discontinue Interdiction de stationnement uniquement Arrêt bref autorisé (<3 minutes)
Marquage bleu au sol Zone de stationnement gratuit à durée limitée Nécessite l'affichage d'un disque horaire
Panonceaux complémentaires Précisent les horaires, les véhicules concernés, etc. Modulent l'interdiction principale

Les panonceaux jouent un rôle crucial : ils peuvent limiter l'interdiction à certaines heures (par exemple « Sauf de 20h à 8h »), réserver l'espace à certains véhicules (livraisons, riverains) ou préciser la distance sur laquelle s'applique l'interdiction.


Stationnements interdits : Une hiérarchie de la dangerosité

Le Code de la route classe les stationnements interdits selon leur niveau de dangerosité ou de gêne pour la collectivité.

Stationnements dangereux (article R417-9)

Ces stationnements présentent un risque direct pour la sécurité et sont sanctionnés par une amende de 135 € et un retrait de 3 points :

  • Dans un virage, au sommet d'une côte ou à l'approche d'une intersection (réduction de la visibilité)
  • Dans un tunnel, sur un pont ou à proximité d'un passage à niveau
  • Sur la chaussée la nuit ou par visibilité réduite (brouillard) sans allumer les feux de position
  • Sur une Bande d'arrêt d'urgence (BAU) sans motif valable — réservée exclusivement aux véhicules en panne ou aux services d'urgence

Ces situations augmentent considérablement le risque de collision et peuvent entraîner l'immobilisation du véhicule par les forces de l'ordre.

Stationnements gênants (article R417-10)

Moins dangereux mais entravant la circulation ou l'accès aux propriétés, ces infractions sont sanctionnées par une amende forfaitaire de 35 € :

  • Devant une entrée carrossable (empêchant l'accès à un garage, une propriété)
  • Sur un trottoir, un passage piéton ou une piste cyclable (réduisant l'accessibilité des usagers vulnérables)
  • En double file (sauf pour les opérations de livraison brèves)
  • Devant une bouche à incendie ou une borne d'appel d'urgence

Stationnements très gênants (article R417-11)

Ces infractions portent atteinte aux droits spécifiques de certains usagers et sont sanctionnées par une amende de 135 € avec mise en fourrière possible :

  • Sur un emplacement réservé aux personnes à mobilité réduite (PMR) sans carte de stationnement
  • Dans une zone de livraison pendant les horaires réservés
  • Sur un emplacement de transport de fonds ou d'autopartage

Le véhicule peut être mis en fourrière immédiatement, aux frais du propriétaire.

Stationnements abusifs (articles R417-12 & R417-13)

Le stationnement devient abusif lorsqu'il dépasse 7 jours consécutifs au même endroit, ou lorsqu'un véhicule ou une remorque occupe de manière anormale l'espace public (surface supérieure à 20 m² par exemple). Ces situations relèvent d'une occupation abusive du domaine public et sont sanctionnées par une amende de 35 €.


Immobilisation en cas de panne ou d'urgence

Lorsqu'un véhicule est contraint de s'immobiliser pour des raisons de sécurité (panne, malaise, accident), des procédures strictes doivent être respectées pour protéger le conducteur et les autres usagers.

Procédure générale d'immobilisation d'urgence

Dès que l'immobilisation devient nécessaire, le conducteur doit :

  1. Se ranger le plus possible sur le côté droit de la chaussée ou sur la BAU (autoroute/voie rapide)
  2. Allumer immédiatement les feux de détresse (warning) pour signaler sa présence
  3. Couper le moteur et serrer le frein à main
  4. Revêtir le gilet de haute visibilité avant de sortir du véhicule (obligatoire depuis 2008)
  5. Sortir du véhicule par le côté opposé à la circulation pour éviter tout risque de collision
  6. Placer le triangle de présignalisation à au moins 30 mètres en amont du véhicule (visible à 100 m)

Ces gestes simples peuvent sauver des vies. En 2024, 144 accidents impliquant du personnel autoroutier ont été recensés, dont 22 avec blessés et un décès (source : VINCI Autoroutes).

Spécificités sur autoroute

Sur autoroute, l'immobilisation doit être la plus brève possible. Le conducteur doit :

  • Utiliser exclusivement les bornes d'appel d'urgence (orange) situées tous les 2 km — elles permettent une géolocalisation automatique
  • Se placer derrière les glissières de sécurité avec tous les passagers, loin de la chaussée
  • Ne jamais tenter de réparation soi-même — attendre les secours ou un dépanneur agréé

Règles spécifiques en tunnel

Le tunnel est un environnement à risque accru en cas d'incident. Les règles y sont strictes :

  • L'arrêt est interdit, sauf urgence absolue (panne, accident)
  • En cas d'immobilisation forcée, utiliser les niches de sécurité (tous les 300 m) équipées de téléphones et d'extincteurs
  • Ne jamais faire demi-tour dans un tunnel — quitter le véhicule et se diriger vers la sortie la plus proche à pied si nécessaire

Sanctions : Synthèse des infractions et peines encourues

Le non-respect des règles d'arrêt et de stationnement expose à des sanctions graduées selon la gravité de l'infraction.

Infraction Amende forfaitaire Retrait de points Autres sanctions possibles
Stationnement dangereux 135 € 3 points Immobilisation du véhicule
Stationnement très gênant 135 € Mise en fourrière immédiate
Stationnement gênant 35 €
Stationnement abusif (>7 jours) 35 €
Ouverture dangereuse de portière 135 € (depuis 2024) Responsabilité civile en cas d'accident
Non-respect alternance semi-mensuelle 35 €
Stationnement de nuit sans feux (voie non éclairée) 135 € 3 points

📌 Attention : En cas de récidive ou de circonstances aggravantes (accident causé par un stationnement dangereux), les sanctions peuvent être alourdies et inclure des poursuites pénales pour mise en danger d'autrui.


Stationner ou s'arrêter est un acte quotidien qui engage la responsabilité individuelle et collective du conducteur. Au-delà du simple respect des règles, chaque décision de stationnement a un impact direct sur la sécurité des usagers vulnérables (cyclistes, piétons, personnes à mobilité réduite) et sur la qualité de vie en milieu urbain. Avant d'ouvrir une portière, avant de s'arrêter « juste deux minutes », chaque conducteur devrait se poser cette question : mon comportement respecte-t-il l'espace partagé et préserve-t-il la sécurité de tous ?

QCM : Arrêt, Stationnement et Immobilisation

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Qu'est-ce qu'un arrêt au sens du Code de la route ?

  • Une immobilisation dictée par une contrainte (panne, embouteillage)
  • Une immobilisation uniquement pour charger ou décharger un objet
  • Une immobilisation de plus de 3 minutes
  • Une immobilisation momentanée pour embarquer/débarquer des passagers ou charger/décharger des objets, le conducteur restant au volant ou à proximité

Un arrêt est une immobilisation momentanée où le conducteur reste au volant ou à proximité immédiate pour dégager rapidement, limité aux opérations d'embarquement/débarquement ou de chargement/déchargement.

En agglomération, sur une chaussée à sens unique, où peut-on stationner ?

  • Côté gauche uniquement
  • Côté droit ou gauche
  • Uniquement sur les emplacements matérialisés
  • Côté droit uniquement

Sur une chaussée à sens unique en agglomération, le stationnement est autorisé à droite ou à gauche, toujours dans le sens de la marche et près du trottoir.

Quelles précautions doit-on prendre avant de stationner ?

  • Utiliser les clignotants
  • S'arrêter brusquement pour libérer rapidement la voie
  • Allumer les feux de détresse
  • Ralentir progressivement

Avant de stationner, il faut signaler son intention en activant les clignotants et ralentir progressivement pour assurer la sécurité des autres usagers.

Dans une zone de stationnement unilatéral à alternance semi-mensuelle, où doit-on se garer le 20 du mois ?

  • Sur l'accotement uniquement
  • Côté numéros pairs
  • Côté numéros impairs
  • Le stationnement est interdit ce jour-là

Du 16 au 31 du mois, le stationnement doit se faire côté numéros pairs dans une zone à alternance semi-mensuelle.

Une ligne jaune discontinue au sol signifie :

  • Stationnement limité à 3 heures
  • Interdiction d'arrêt et de stationnement
  • Interdiction de stationnement uniquement
  • Zone de stationnement payant

Une ligne jaune discontinue indique une interdiction de stationnement, mais l'arrêt bref (moins de 3 minutes) reste toléré.

Parmi les situations suivantes, lesquelles constituent un stationnement dangereux ?

  • Dans un virage ou au sommet d'une côte
  • En double file pour une livraison brève
  • De nuit sur une voie non éclairée sans feux de position
  • Sur un pont

Les stationnements dangereux incluent les virages, sommets de côtes, ponts, tunnels et la nuit sans feux sur voie non éclairée. Le stationnement en double file est considéré comme gênant, non dangereux.

Quels endroits sont considérés comme des stationnements très gênants ?

  • En double file
  • Place PMR sans autorisation
  • Devant une bouche à incendie
  • Zone de livraison pendant les horaires réservés

Les stationnements très gênants (135 € d'amende) incluent les places PMR sans carte et les zones de livraison. Devant une bouche à incendie ou en double file, c'est un stationnement gênant (35 €).

En cas de panne sur autoroute, que faut-il faire ?

  • Allumer les feux de détresse
  • Se placer derrière les glissières de sécurité
  • Utiliser une borne d'appel d'urgence
  • Tenter de réparer rapidement le véhicule

En cas de panne sur autoroute, il faut allumer les feux de détresse, se placer derrière les glissières avec les passagers, et utiliser les bornes d'appel orange. Ne jamais tenter de réparer soi-même.

Dans un tunnel, en cas d'immobilisation d'urgence, où doit-on se garer ?

  • Sur la bande d'arrêt d'urgence
  • Au plus près de la sortie visible
  • Sur la voie de circulation pour être visible
  • Dans une niche de sécurité

En cas d'urgence dans un tunnel, il faut utiliser les niches de sécurité situées tous les 300 m, équipées de téléphones et d'extincteurs.

Quelle sanction risque-t-on pour un stationnement dangereux ?

  • 35 € d'amende
  • 68 € d'amende et 1 point
  • 135 € d'amende et 3 points
  • 200 € d'amende et 6 points

Un stationnement dangereux (virage, pont, tunnel, nuit sans feux) est sanctionné par une amende de 135 € et un retrait de 3 points, avec possible immobilisation du véhicule.

Le marquage bleu au sol indique :

  • Une zone de stationnement gratuit à durée limitée
  • Une interdiction de stationnement
  • Une zone réservée aux professionnels
  • Un stationnement payant à horodateur

Le marquage bleu indique une zone de stationnement gratuit à durée limitée, nécessitant l'utilisation d'un disque de stationnement.

Quelle est la sanction en cas d'ouverture dangereuse d'une portière ?

  • 135 €
  • 35 €
  • 68 €
  • 11 €

Depuis 2024, l'ouverture dangereuse d'une portière est sanctionnée par une amende de 135 €, sans retrait de points.

Quelles actions doit-on effectuer en cas de panne sur une route classique ?

  • Mettre le gilet réfléchissant avant de sortir
  • Sortir du côté opposé à la circulation
  • Placer un triangle à au moins 30 m
  • Rester dans le véhicule en attendant les secours

En cas de panne, il faut mettre un gilet réfléchissant, placer un triangle à au moins 30 m, sortir du côté opposé à la circulation, et couper le moteur.

Quelle sanction risque-t-on pour un stationnement gênant, comme devant une bouche à incendie ?

  • 35 € d'amende
  • 135 € d'amende
  • Mise en fourrière obligatoire
  • 11 € d'amende

Un stationnement gênant (devant une bouche à incendie, une entrée carrossable, en double file) est sanctionné par une amende forfaitaire de 35 €.

Les panonceaux sous les panneaux de stationnement servent à :

  • Spécifier les conditions particulières
  • Indiquer les véhicules concernés
  • Rendre le stationnement systématiquement payant
  • Préciser les horaires d'application

Les panonceaux complètent la signalisation principale en précisant les horaires, les véhicules concernés (livraisons, riverains), ou d'autres conditions d'application de l'interdiction.